Isabelle Prim

Le Souffleur de l'affaire

par ,
le 14 septembre 2014

En trois temps, le Souffleur, venu et à venir.

1. Repérages (Reims – novembre 2013). Le Souffleur de l’affaire n’existe pas. Ou n’existe que de ses métamorphoses, de la circulation renouvelée, au gré des invitations, des occasions, du travail, de ses images et de ses sons. Le projet est d’abord celui d’un film en costumes, à la production classique. À travers l’histoire véridique d’Ildebrando Biribo, le souffleur retrouvé mort dans sa boîte le soir de la première de Cyrano de Bergerac, le 28 décembre 1897, une époque serait saisie, où s’entrelacent l’affaire Dreyfus, la naissance du cinéma et de la psychanalyse, et le théâtre si français d’Edmond Rostand. Ce film n’existe pas – pas encore -, si ce n’est en puissance, dans les plans de repérage tournés par Isabelle Prim et Caroline Champetier à Reims. Il ne s’agissait alors, au cours des cinq jours de tournage, que « d’essayer deux ou trois choses, de voir ce que Rostand et Sarah Berhardt ont à se dire, etc. »[11] [11] Les propos cités sont tous ceux d’Isabelle Prim, recueillis par Céline Guenot lors du FID Marseille 2014. . Et surtout de constituer, entre l’écriture et la réalisation proprement dite, la matière cinématographique brute qui servira à une « performance-conférence », donnée au Centre Pompidou, à Paris, le 25 janvier 2014.

2. Mise en scène (Beaubourg – janvier 2014). Le souffleur à l’écran devient alors le conférencier dans la salle. Laurent Poitrenaux, muni d’une oreillette, se tient derrière son pupitre. Il commente ou prête sa voix aux personnages, à lui-même incarnant Ildebrando Biribo. Les mots des uns sont aussi, avant et après tout, ceux des autres. De même que la voix. Le spectateur, guidé, suit la visite des coulisses d’un théâtre, un peu désorienté sans doute, à l’affût de ce qui se trame. Bien vite, celui qui semble savoir avoue son ignorance. Le conférencier est tantôt en direct, tantôt en play-back, ne remuant les lèvres que pour coller aux sons sortis de l’écran. C’est qu’il faut encore se retourner pour savoir qui souffle à celui qui souffle au souffleur ses gestes et ses paroles. La cinéaste est en cabine, et ajoute, en direct, des consignes à celles déjà données lors des répétitions. Son assistante guide, quant à elle, les allers et venues de Rosemonde, la femme de Rostand, que l’on aperçoit en habit d’époque déambuler à travers l’encadrement d’une porte, dans ce qui semble un débarras, une penderie, un vestibule entre l’Histoire et le spectacle. Théâtre et cinéma se retrouvent sous les auspices de l’art contemporain, s’allient à nouveau non pour produire de la coïncidence, mais du trouble, entre in et off, direct et différé, présence et absence. Le dispositif est compliqué, s’échappant toujours sous de nouvelles strates au moment où l’on croyait le tenir. Mais il renoue d’abord avec le frisson enfantin éprouvé par qui se trouve mêlé malgré soi à une conspiration et n’a plus d’autre choix que d’en délirer les ramifications, de lui donner le monde entier pour scène, ou plus exactement pour coulisses. Le film lui-même procède de ce goût de la machination. Si les faits sont exacts, ceux-ci ne valent que pour les résonances qu’ils produisent entre les temps, les personnes, les discours. D’un fait divers, Isabelle Prim s’ingénie ainsi à faire le trou noir par lequel une époque se donne dans toute sa mystérieuse épaisseur. Comme dans un roman-feuilleton, ou les écrits de Pynchon, c’est d’abord le cheminement entre des signes, des hypothèses, l’endroit et l’envers du monde, ainsi que les étincelles de sens nées de rapprochements inattendus, qui prévalent.

3. Film (FID Marseille – juillet 2014). La métamorphose se poursuit. La “conférence-installation” devient un film, nourri de celui projeté à Beaubourg et de la performance elle-même, captée par plusieurs caméras. Nouvelle strate, nouveau vertige. “En visionnant les images de la captation, il m’est apparu qu’elles ajoutaient un jeu de plus — mais interne au cinéma, désormais — dans ceux déjà élaborés autour de la scène, de l’écran, du trou, des cadres petits et grands. Le show est alors devenu un film. Le résultat est très différent, notamment grâce au montage et au travail sur le son que nous avons alors pu rejouer avec Géry Petit. Comment doubler l’image, lui donner une voix après coup.” Du plan de tournage aux plans tournés, du spectacle au film, Le Souffleur de l’affaire ne cesse de ne pas exister, et cependant de se réinventer en chaque lieu où il passe. Entre les documents de repérage, le texte de la performance et des extraits du film projeté à Marseille, voici ci-dessous un autre palimpseste, un autre collage de séquences où l’on navigue entre ce qui a été prévu et fait, désiré et parfois abandonné, et où, entre texte, image fixe et image mobile, le souffleur trouve une nouvelle manière de murmurer à l’oreille de notre époque ses mots insoumis.

Raphaël Nieuwjaer

***

Séquence 2. NOTE D’INTENTION

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2. FOYER – NOTE D’INTENTION

Laurent sur scène à son pupitre.
Il dit le texte du film en play-back.

Il s’arrête à des moments pour laisser un doute quant à savoir qui parle : lui ici en direct ou bien lui à l’image.

Il a une bouteille d’eau près de lui. Il s’en sert.
Avoir en tête qu’il meurt d’empoisonnement à l’eau à la fin du film
Il boit pendant les trous – trouver un jeu avec ça

Il dialogue avec son double à coup de bouts de phrases, d’ajouts d’informations.
Il dispose aussi d’un journal ?

Le souffleur – film :

Le souffleur de la pièce…Heu.. Moi, si on veut, Ildebrando Biribo. Dans le scénario, on l’imagine immigré italien, lié au mouvement anarchiste. Et celui-ci fut réellement retrouvé sans vie, dans sa boite, le soir de la première, le 28 décembre 1897.

Temps, attendre le top

Le souffleur – live : Heu, il y a deux doubles…

Le souffleur – film :

Et le vrai Savinien…Heu.. Y’a trois doubles. Il y a le vrai Savinien Cyrano de, de Bergerac. Avec son.. son.. Sa passion pour le voyage, pour la lune heu.. Pour le baroque ;

Le souffleur – live : Il y a aussi… Méliès, le cinéaste…

Pendant le paragraphe qui suit, Le souffleur live boit.

Le souffleur – film :

Et puis, y a aussi une étrange concomitance heu, entre Cyrano de Bergerac et l’affaire Dreyfus. Heu, j’crois qu’c’est le 30 novembre heu, 1897…Le Figaro présente les écritures d’Alfred Dreyfus et du commandant Esterazy, mais, c’est moins d’un mois plus tard qu’Edmond Rostand triomphe au théâtre de la Porte Saint-Martin avec une ….

Le souffleur boit (à l’image).

Pendant ce temps, Laurent referme sa bouteille.

Le souffleur – film :

… une pièce, dont l’un des enjeux dramatiques est également une affaire d’écriture entre heu.. cette fois Christian et Cyrano de Bergerac…et ce dernier est en outre affublé d’un nez démesurément long… c’est un détail pour le moins troublant en un temps marqué par heu.. si on s’rappelle, l’antisémitisme et la publication fréquente par une certaine presse heu.. de l’époque et des caricatures du juif au long nez !

Temps

Laurent fait les mêmes gestes que Clotilde, se touche vaguement le nez.

Le souffleur – film :

Mais surtout, c’qu’est intéressant, c’est le rapport du double entre c’t’histoire de Cyrano et de Dreyfus et de l’affaire Dreyfus et puis heu.. Et puis l’souffleur !

voix d’archive de Sarah Bernhardt

Laurent peut se demander d’où sort ce son, cet enregistrement

Le souffleur – live : … Le mystère de ça …

Le souffleur – film :

… de quoi il est mort

Laurent fait tourner sa tête (comme Clotilde le fera 15 secondes plus tard).

Le souffleur – live : Et, du coup le, l’ouverture que ça laisse pour le fantastique, le mystère et …

Le souffleur film :

Le mystère de ça…

Le souffleur – live : Ce que ça ouvre comme possibles

Le souffleur – film :

Et, du coup le, l’ouverture qu’ça laisse pour heu, le fantastique et l’mystère et …

Le souffleur – live boit.

Le souffleur – film :

C’que ça ouvre comme possibles…

Temps 47 sec.

Clotilde joue avec son casque.

Puis prompteur.

Vous ne les retiendrez pas. Moi je les connais. Je partage juste. Dans l’ordre.

Premier prompteur.
Des dates défilent.


Le souffleur – live se lève de son tabouret, arrache la feuille A4 scotchée à l’écran à l’endroit de la télé.
Il lit le listing, faisant face au souffleur à l’image
Il essaye de détailler ces dates, les événements qui s’y rapportent. Ça défile un peu trop vite, il tente de trouver le bon rythme.
Il ne prononce pas les chiffres, juste les événements.

Le souffleur – live :
• première condamnation et l’emprisonnement du capitaine Dreyfus
• première de La Princesse lointaine de Rostand jouée par Sarah Bernhardt
• première de La Samaritaine de Rostand jouée par Sarah Bernhardt
• premier film colorisé de Georges Méliès
• première enquête sur I’incendie du Bazar de la Charité
• première publication de l’écriture de Dreyfus et de l’écriture du vrai coupable
• Première des Mauvais Bergers jouée par Sarah Bernhard et Lucien Guitry
• Première de Cyrano de Bergerac
• premier souffleur retrouvé mort pendant une représentation, c’est ça ?

Le souffleur – film :

Comment, oui c’est ça, comme le …

Le souffleur – live : Comme une frise, comme un planning quoi.

Deuxième prompteur.

• Ildebrando Biribo (souffleur)
• Edmond Rostand (auteur)
• Sarah Bernhardt (actrice)
• Rosemonde Gérard (poétesse, femme de Rostand)
• Georges Méliès (réalisateur)
• Constant Coquelin (acteur)
• Maurice Rostand (fils des Rostand)
• Jean Rostand (fils des Rostand)
• Jules Renard (écrivain, ami des Rostand)

PLAN SALLE

Le souffleur – film :

Parce que là c’est repris en ce moment, là c’est… Si tu veux remplir ton théâtre, tu montes Cyrano de Bergerac…enfin, même en 2013 quoi…c’est ça qu’est troublant quoi

Temps.
Le souffleur – live boit.

Le souffleur – film :

… qui va au-delà de, d’une pièce bien écrite quoi

Temps 3 sec.

Le souffleur – film :

Y’a, y’a un truc mystérieux autour de cette pièce quoi. La France quoi.

Temps 4 sec.

Le souffleur – film :

Oui, c’est ça, un truc de… non, c’est mystérieux hein ! Non, puis c’qu’est mystérieux aussi c’est vrai, c’est vrai qu’c’est la disparition complète du vrai Cyrano, ça c’est quand même troublant ça…

Le souffleur – live enfonce sa tête entre ses bras pendant que le souffleur sort de la pièce.


Silence.

***

Séquence 6. RENCONTRE SOUFFLEUR – SARAH

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6. RENCONTRE SOUFFLEUR SARAH

Le souffleur – live, depuis la petite pièce du fond, au micro.

Le souffleur – live : Je suis assis en face d’elle. Elle est en train de malaxer un bloc d’argile humide. La terre est posée sur une table haute, comme sur un pupitre. La table est protégée par un journal. Le journal est illustré de dessins de Juifs au long nez, aux longues mains, et aux jambes arquées. Ce journal lui sert de torchon.

Mon accent la rend curieuse.

C’est une sorte d’entretien d’embauche.

Je lui explique que je suis originaire de Milan. Elle me dit que j’ai l’air d’un aristocrate désargenté. On rit ensemble. Je lui dit que mon nom est Ildebrando Biribo. Que j’ai besoin d’argent. Toujours en riant, elle me demande si je suis anarchiste comme tous les italiens qu’elle fréquente. Elle me fait rire.

Elle me demande ce que je sais faire.

Je lui réponds que je suis projectionniste, souffleur, éclairagiste, magicien, décorateur, artificier, mais que je préfère écrire.

Je lui dit que depuis mon arrivée à Paris, je me suis inscrit au syndicat des Illusionnistes de France. Elle me demande si je connais Méliès.

Voilà. Le courant passe bien.

Et, à la vue des journaux étalés sur son bureau, je me permets d’évoquer l’affaire Dreyfus. Il aurait même était impoli que je ne le fasse pas. Elle semble séduite par la manière dont je défends la cause. Elle me dit qu’elle est juive, comme une revendication.

Elle m’engage comme souffleur. Même si elle me dit que je lui servirai à tout sauf à lui souffler son texte. Qu’elle aime se passer de souffleur mais qu’elle aime aussi être entouré de gens qui savent les mêmes choses qu’elle. Je deviens donc son souffleur. Je suis content.

***

Séquence 9. DRACULA

Séquence où l’ont voit Rostand et Sarah l’un à côté de l’autre, devant un fond noir.

Le souffleur – live reste debout à cour et les regarde. Il est dos au public.


Après un long temps sans parole, Laurent essaye de lire sur les lèvres des acteurs, de nous rapporter ce qu’il entend de ce dialogue dont ne nous arrive aucun mot.

Le souffleur – live : Elle lui dit qu’elle vient de vous engager comme nouveau souffleur. Là, elle dit qu’elle est en train de lire un livre conseillé par celui-ci… C’est pas très clair. Il y a une histoire de comte. Ce comte ressemble plus à un mort qu’à un vivant. C’est un vampire. Elle tourne 10 pages et elle lit une longue description : « Devant moi, se tenait un grand vieillard, rasé de près… Le comte a des doigts courts et gros, le milieu de ses paumes est couvert de poils. » Elle rit. Elle lui prend la main. Elle reprend la lecture : « Son nez est très grand et arqué, mais il a les narines très dilatées, cela lui donne véritablement un profil d’aigle » Maintenant, c’est lui qui parle. Ça lui fait penser qu’il vient de remettre la main sur le livre d’un auteur mort : Savinien Cyrano. C’est drôle, il imagine ce Savinien comme ce vampire, le même nez. Il veut que sa nouvelle pièce soit sur ce Savinien. Un poète raté, comme lui. Le convertir en Héros. Il prévoit un rôle pour elle.

Laurent imite une voix de femme, comme pour rapporter ce que dit Sarah : Un rôle de vampire ?

C’est une blague. Il ne l’a pas comprise. Il a hâte d’avoir son avis. Il lui apportera le livre demain. Elle lui dit que ça tombe bien parce que demain son souffleur sera là et qu’ils pourront faire connaissance. Il lui dit vouloir faire une pièce sur la vie de ce Savinien. Avec un rôle sur mesure pour elle, celui d’une jeune femme rousse…

***

Séquence 12. LES DEUX HOMMES SE METTENT AU TRAVAIL.

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12. LES DEUX HOMMES SE METTENT AU TRAVAIL.

À l’image, le souffleur est sous la scène, il médite, avance sur l’écriture de la pièce.
En marmonnant, cherchant. Sa voix est à peine audible. Comme s’il prenait des notes en même temps.


Peut-être rendre un peu plus clair ce qui est en gras.

Le souffleur – live : vas-y, quand tu le sens …

Le souffleur – film :

Donc j’déambule quoi.

Le souffleur – live : Oui oui, vas-y là.

Le souffleur – film :

RESPECTUEUX. Au cours du 17ème siècle,  Cyrano est un intrépide capitaine de la compagnie des Cadets de Gascogne. Attifer d’un horrible nez qui le rend disgracieux à la vue des autres, il ne s’aventure pas à déclarer ses sentiments pour sa cousine Roxane dont il est amoureux. Malgré cela, il va prendre sous sa coupelle le jeune et beau Christian de Neuvillette qui n’a que sa beauté pour séduire Roxane. Il le protégera et l’aidera à rédiger des lettres d’amour pour séduire la belle Roxane…

DESCRIPTIF. La scène se passe à Paris, au XVIIe siècle. Cyrano, aussi célèbre pour ses prouesses militaires que pour son physique disgracieux, aime sa cousine Roxane. Mais celle-ci lui a confié qu’elle est amoureuse du beau Christian et qu’elle en est aimée. Elle reproche cependant à Christian de ne pas savoir lui parler d’amour. Prêt à se sacrifier, Cyrano, poète à ses heures, décide d’aider Christian. Ainsi, quand celui-ci, dissimulé avec Cyrano sous le balcon de Roxane, la désespère par la maladresse de son discours amoureux, Cyrano vient en aide à son rival en se faisant passer pour lui.

Le souffleur se cogne.

AMICAL. … éperdument amoureux de sa cousine Roxane. Malheureusement, affublé d’un nez qui le rend très vilain, il n’ose lui déclarer sa flamme. Par amour pour elle, il accepte de protéger son rival, le beau Christian de Neuvillette, et va jusqu’à écrire des lettres pour l’aider à séduire la belle Roxane…  

ADMIRATIF. Provoqué par un fâcheux, Cyrano se moque audacieusement de lui-même et de son nez, objet de sa disgrâce. Séduire Roxane ? Il n’ose y songer. Mais puisqu’elle aime Christian, un cadet de Gascogne qui brille plus par son apparence que par ses reparties, pourquoi ne pas tenter une expérience ? «Je serai ton esprit, tu seras ma beauté», dit Cyrano à son rival. «Tu marcheras, j’irai dans l’ombre à ton côté.»

EMPHATIQUE. Toujours prêt à dégainer son épée, poète à l’imagination débordante, Cyrano de Bergerac ne manque pas de panache. Mais il est affligé d’un nez considérable et disgracieux. Épris de sa cousine Roxane, il n’ose lui avouer son amour car elle aime Christian, fier, intrépide et beau mais dénué d’esprit. Cyrano propose alors au jeune homme un étrange marché : Christian fera la cour à la belle, avec les mots de Cyrano. Mais un tel stratagème peut-il réussir ?

***

Séquence 31. FOND VERT

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31. FOND VERT

Le souffleur – live : Iphigénie ?

Sarah – film : Iphigénie.

Le souffleur – live : Un mari qui lance sa femme ?

Sarah – film : La princesse.

Le souffleur – live : Phèdre ?

Sarah – film : Aricie.

Le souffleur – live : Le jeu de l’amour et du hasard ?

Sarah – film : Silvia.

Le souffleur – live : Les Femmes savantes ?

Sarah – film : Armande.

[…]

Le souffleur – live : Tartuffe ?

Sarah – film : Dorine.

Le souffleur – live : Jeanne Doré ?

Sarah – film : Jeanne Doré.

Le souffleur – live : Le roi Lear ?

Sarah – film : Cordelia.

Pendant ce listing, vers la fin, Rosemonde, toujours depuis la petite pièce, les interrompt tout doucement. Cette fois-ci, elle entrouvre la porte, ce qui effraie un peu le souffleur. Rappelons qu’ils ne doivent pas intervenir au même moment.

Rosemonde – live : Pendant ce jeu d’hypnose, vous dire quand même que Rostand a reçu votre lettre…

***

Séquence 35. LE SOIR DE LA GÉNÉRALE – ROSTAND

Laetitia est donc maintenant installée à la place de Laurent, à son pupitre. Elle lit les notes du souffleur.

Le souffleur – live : Toujours au même moment, à la levée du rideau et en coulisse, on retrouve Rostand qui, allant jusqu’à oublier son geste inconsidéré et rassuré par les 97 tours de cuillère qu’il vient d’exécuter, sans boire une goutte il se lève et, d’un pas faussement décidé, il sort du champ. Les applaudissements qu’on entend alors signalent que le spectacle commence.