Penser est une fête

Autour de L'héroïque lande, d'Elisabeth Perceval et Nicolas Klotz

par ,
le 17 avril 2018

Le 17 janvier 2017, à peine quelques semaines après la destruction de la Jungle de Calais, la municipalité publie un arrêté municipal constitué de 8 articles interdisant toute une série de pratiques allant du dépôt de déchets organiques, la destruction de végétaux, allumer des feux ou des barbecues, à faire du camping, de l’hébergement ou du bivouac.

Parmi ces articles, le numéro 5 décrète : L’organisation de manifestations sportives, culturelles, politiques, philosophiques, ou de tout autre nature est interdite sur les sites de la Lande de Jules Ferry sauf dérogation accordée par la Commune de Calais.

À peine quelques semaines après le déploiement des garnisons d’hommes en uniformes et des bulldozers venus pour expulser et détruire, il est donc officiellement interdit de penser et créer sur ce territoire de la République.

Pour conjurer cette interdiction de penser, nous organisons une série de débats et de rencontres dans les salles de cinéma à Paris, dans la région parisienne et en province, partout où sera projeté L’Héroïque Lande (la frontière brûle).

Invitant spectateurs, philosophes, chercheurs en cinéma, historiens sociologues, écrivains, cinéastes, anthropologues, associations. Pour continuer à penser la Jungle. À décrire, analyser et nous interroger sur ce que les autorités cherchaient à détruire en détruisant la Jungle. Sur ce qu’il s’agissait d’effacer et de disperser par la force, en quelques jours, avec l’expulsion des 12 000 habitants qui y vivaient. Et l’anéantissement des formes de vies qu’ils avaient inventées.

La Jungle de Calais fut et restera encore, plus que jamais, l’un des évènements majeurs de notre temps. Une ville expérimentale, surgie de l’Histoire et de la boue, grâce à l’énergie de ses habitants et des nombreuses personnes venues de toute l’Europe pour les y aider. Une ville qui devenait tout autre chose qu’un camp ou un bidonville.

Une ville-monde où pouvait circuler de nouvelles paroles et de nouvelles formes de vies. Où s’invitaient et s’inventaient de nouveaux gestes d’accueil, du droit et d’hospitalité. « Et en l’occurrence hospitalité signifie le droit qu’a tout étranger de ne pas être traité en ennemi à son arrivée dans le pays d’un autre être humain (…) à l’origine personne n’a plus qu’un autre le droit d’être sur un lieu de la Terre ». (Kant, Projet de paix perpétuelle, 1795).

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Première rencontre : Gérard Colomb ne sera probablement pas dans la salle (l’hospitalité qui vient), avec Marie José Mondzain :
http://debordements.fr/sons/Marie-Jose_Mondzain-1.mp3

http://debordements.fr/sons/Marie-Jose_Mondzain-2.mp3

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Deuxième rencontre : Au doux songe de la paix perpétuelle, avec Nicole Brenez :
http://debordements.fr/sons/Nicole_Brenez-Au_doux_songe_de_la_paix_perpetuelle.mp3

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Troisième rencontre : Now playing in Censier occupé (enregistrement Thomas Guillot) :
http://debordements.fr/sons/Now_playing.mp3

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Quatrième rencontre : Faire connaissance, avec Marielle Macé, Camille Louis et Sébastien Thiéry (PEROU) : http://debordements.fr/sons/Marielle_Mace.mp3

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Cinquième rencontre : Quelque chose comme un chant, avec Jean-Luc Nancy : http://debordements.fr/sons/Jean-Luc_Nancy.mp3