Alors que Donald Trump s’apprêtait à emporter la primaire du Parti Républicain, John Oliver décida qu’il était temps de consacrer son émission à déconstruire la figure de celui qui, depuis les années 1980, était devenu l’incarnation de l’entrepreneur à succès, remplaçant dans ce rôle Carnegie ou Rockefeller. Malgré une réussite financière au final assez modeste, si l’on tient compte de son colossal héritage, Trump était parvenu à s’imposer comme un personnage familier. Présent sur les couvertures des magazines, il fit ainsi quelques apparitions au cinéma dans son propre rôle de magnat new-yorkais, comme dans Maman j’ai raté l’avion (Chris Colombus, 1990) ou Celebrity (Woody Allen, 1998), inspirant également, sur le versant de la satire, les personnages de Biff Tannen (Retour vers le futur II, Robert Zemeckis, 1989) et de Daniel Clamp (Gremlins II, Joe Dante, 1990). Avec le développement d’une émission de télé-réalité à succès, The Apprentice, son emprise sur l’imaginaire américain s’était encore accrue. En guise de chute et de contre-poison, Oliver s’attaqua à ce nom que « The Donald » avait érigé en marque, l’inscrivant en lettres d’or partout où il était possible : « Trump ». Détournant son slogan de campagne, Oliver se proposa de rendre à Trump le nom de ses ancêtres, s’écriant : « Make Donald Drumpf again ».
En revenant sur l’iconographie de Trump, il s’agit d’essayer également de voir sur quels fantasmes de puissance celle-ci repose.
Voici “Motifs de Donald Trump“.