Durant la manifestation Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval, le cinéma en commun rassemblant films, vidéos, installations et photographies du couple de cinéastes au Centre Pompidou, deux groupes d’une quinzaine d’étudiants ont pris part, le temps d’une pleine semaine chacun, à des ateliers de réflexion et de création. Chaque atelier a commencé par l’expérience de la projection d’un ou de plusieurs films de Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval, suivie d’échanges, de questionnements, puis de tentatives pratiques (accrochages temporaires, fabrications micro-éditoriales, performances et lectures, entretiens, réalisations d’essais vidéographiques).
Certain.e.s connaissaient les films des cinéastes, d’autres les découvraient totalement. Les échanges collectifs se sont déroulés de plain-pied dans l’espace d’exposition, dans un salon ouvert à tou·te·s créé en son centre, à la jonction de deux installations filmiques, d’une installation photographique et d’une salle de cinéma temporaire diffusant en continu 15 essais vidéos de Klotz et Perceval. Les étudiant.e.s ont été accompagné.e.s par les enseignant.e.s, chercheurs.ses et écrivain.e.s Ludivine Bantigny, Robert Bonamy, Marie Cosnay, Jonathan Larcher et Christophe Triau.
Il s’est agi pour chaque groupe, dans un temps serré — deux à trois jours tout au plus —, d’esquisser des propositions, parfois instables, mais toujours attentives, qui n’ont eu de cesse de remettre à l’épreuve l’intitulé « le cinéma en commun », en essayant de resituer cette expression quand pointaient des incompréhensions ou, a contrario, lorsque naissaient de véritables enthousiasmes.
Restituer ces expériences, sans rien destituer de ces moments d’ateliers collectifs, dans leur pluralité, leurs énergies discrètes autant que leurs zones d’autonomie, n’est pas chose aisée. Les étudiant.e.s s’y sont pourtant intégralement investi.e.s, sous la forme de présentations publiques lors des projections, sur les murs de l’exposition et ici, à travers ces publications, devenant parties prenantes de la manifestation.
Débordements accueille ici quelques fragments écrits et visuels, dans différents registres : des textes (littéraires, réflexifs, fragments d’entretiens) avec des images (des photographies, des essais filmiques). Ces publications présentent ainsi quelques traces — nécessairement incomplètes et imparfaites — des temps de partage à partir des films découverts et des tentatives pratiques.