Guslagie Malanda dans le rôle de Laurence Coly
Saint Omer d’Alice Diop (2022)
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Je n’ai pas l’intention de parler de. Juste de parler tout près de.
Trinh T. Minh-ha, Reassemblage, 1982
Il faut avoir respiré de près la souffrance, l’avoir connue parfois pour en parler sans endosser un rôle de composition qui sonnerait creux.
Fabienne Roy-Nansion, Droit au cœur, 2019
Le 10 décembre 2021, soit il y a un peu moins d’un an, j’envoyais, après les avoir découvertes sur facebook, ces quelques lignes à mon amie Yala Kisukidi, qui était devenue mère depuis quelques mois : « Pendant la grossesse, les cellules du bébé migrent dans la circulation sanguine de la mère, puis reviennent en boucle vers le fœtus, c’est ce qu’on appelle le “microchimérisme fœto-maternel”. Pendant 41 semaines, les cellules circulent et fusionnent dans les deux sens, et après la naissance du bébé, beaucoup de ces cellules restent dans le corps de la mère, laissant une empreinte permanente dans les tissus, les os, le cerveau et la peau de la mère, et y restent souvent pendant des décennies. Chaque enfant qu’une mère aura par la suite laissera également une empreinte similaire dans son corps. Même si une grossesse n’est pas menée à terme ou si vous avortez, ces cellules migrent quand même dans votre circulation sanguine. Des recherches ont montré que si le cœur d’une mère est malade, les cellules fœtales se précipitent vers le site lésé et se transforment en différents types de cellules spécialisées dans la réparation du cœur. Le bébé aide à réparer la mère, tandis que la mère construit le bébé. »
Le 20 novembre 2022, j’entends résonner de nouveau ces mots, presque identiques, à mes oreilles, alors que j’assiste à une avant-première de Saint Omer d’Alice Diop. Ils font partie de la plaidoirie finale de l’avocate qui défend son personnage, Laurence Coly, accusée d’infanticide. Si l’histoire est inspirée de faits réels, que l’écriture du scénario colle aux minutes du procès, ce ne sont pourtant pas les mots prononcés au tribunal, en juin 2016, par Fabienne Roy-Nansion, l’avocate de Fabienne Kabou, accusée d’avoir abandonné sa fille, Adelaïde, âgée de 15 mois, sur la plage de Berck-sur-Mer, à marée montante, trois ans plus tôt. La réalisatrice s’est autorisé cet ajout, cette greffe de la fiction opérée sur le réel.
Dans un entretien donné au journal La Croix, en 2019, Fabienne Roy-Nansion affirmait : « être avocate, c’est donner ma parole aux noyés ». Dans une conversation filmée avec la critique de cinéma Lucie Garçon, publiée en novembre 2022, sur la plateforme Flux, Alice Diop rappelle une parole prononcée à plusieurs reprises par Fabienne Kabou lors de ses premiers interrogatoires : « J’ai offert ma fille à la mer », la réalisatrice ajoute qu’« elle a offert sa fille à une mère qui était plus forte qu’elle ». La petite fille est morte noyée sans que sa naissance ait été déclarée. Interpellée par ce fait divers, intriguée par la personnalité de Fabienne Kabou, Alice Diop s’était rendue au procès, à Saint-Omer, avec sa monteuse Amrita David. « C’est une femme noire qui a tué une enfant métisse, mais toutes les femmes que je connais, toutes les femmes qui ont assisté à ce procès ont été renvoyées à des questions éminemment personnelles. Et tellement universelles. Cela nous renvoie à la relation très intime à nos mères[11] [11] Christophe Caron, « Saint Omer : pour Alice Diop, ‘ce qui est beau dans un procès, c’est le fait d’écouter l’accusée’ » , La Voix du Nord, 22 novembre 2022. ». Il n’y a chez Alice Diop pas de fascination pour l’infanticide, ni pour les faits divers, mais plutôt la volonté d’observer les effets de la dissociation, de la dislocation chimérique maternelle, d’une femme sur une multitude d’autres femmes, en particulier sur son héroïne romancière, Rama, qui assiste au procès : « Ce qui m’intéressait dans cette histoire c’est la dimension mythologique et la façon dont le récit de cette femme questionne la maternité, le lien entre la mère et son enfant. C’est par le truchement du personnage de Rama que ces enjeux peuvent être précisés. S’il n’y a pas Rama, je ne sais pas quoi regarder et surtout je n’ai pas envie d’écouter une femme qui raconte comment elle a noyé son enfant dans l’eau. A contrario, j’écoute cette femme qui a offert sa fille à la mer et j’entends quelque chose parce que je l’écoute à l’aune d’une femme qui elle-même est enceinte, qui ne peut pas le dire à sa propre mère et qui va faire un trajet pour éclaircir en elle-même ces zones troubles[22] [22] « Affaires culturelles », France Culture, émission du 23 novembre 2022. Entretien avec Arnaud Laporte. ».
Le cinéma est parfois une expérience chimérique, une migration des cœurs[33] [33] Maryse Condé, La Migration des cœurs, 1995. , de petits morceaux d’images se cristallisent sur nos rétines, des paroles viennent se loger pour toujours dans notre cortex cérébral, il habite nos corps. Nous voyons le monde à travers la lentille des films qui nous ont marqué·e·s, qui nous ont remué·e·s. Le film d’Alice Diop est de cette veine précisément, il s’infiltre sous la peau comme une pluie d’échardes. Aborder la question de l’infanticide est un geste risqué, c’est se placer, placer sa caméra, à l’intersection des plaques que l’on maintient usuellement à bonne distance les unes des autres pour préserver l’équilibre entre nos passions et nos raisonnements. Au sortir de la salle, une opération magique a eu lieu, je repars avec des bribes de Laurence Coly, de Fabienne Kabou, en moi. Je n’ai pas envie d’en parler tout de suite, j’ai besoin de laisser infuser les émotions, les intuitions, la pensée.
S’intéresser à la maternité, non-biologique en ce qui me concerne, ce n’est pas mettre de côté ses impossibilités, ses difficultés, ses empêchements, ce n’est pas rejeter au loin l’histoire d’une femme noire, d’origine sénégalaise, venue en France pour étudier la philosophie, invisibilisée dans sa relation avec un homme blanc plus âgé, incapable de faire advenir au monde une autre femme qu’elle, sa fille. Saint Omer évoque « ce lien trouble et cassé qui peut exister entre le corps de nos mères, ce qu’elles peuvent nous dire, ce qu’elles peuvent nous transmettre, ce qu’on peut partager[44] [44] Sophie Grassin et Amandine Schmitt, « Alice Diop et Marie Ndiaye, rencontre avec deux femmes puissantes », L’Obs, 20 novembre 2022. On pense notamment aux propos tenus par Alice Diop où elle évoque le parcours de son amie, l’universitaire Maboula Soumahoro. » nous explique Alice Diop. Elle nous invite à suivre ce trajet, celui d’une femme qui a vécu à quelques encablures de moi, à peine à quelques années d’écart, une femme qui a habité dans un immeuble devant lequel je passe tous les jours, quasiment, qui y a accouché seule dans la nuit du 9 août 2010. Si je veux prendre le métro, je remonte sa rue, qui est une avenue, celle du général de Gaulle, une ligne droite dans une ville de droite, Saint-Mandé.
Le lendemain de la séance, je donne cours, en tant que vacataire en histoire de l’art, à l’Université de Paris 8 Saint-Denis. Saint-Omer, Saint-Mandé, Saint-Denis. Je reprends avec mes élèves la lecture, commencée la semaine précédente, du dernier chapitre du livre de la réalisatrice et théoricienne d’origine vietnamienne Trinh T. Minh-Ha, Femme, indigène, autre. Il s’intitule « L’Histoire de grand-mère » et un marque page rose fluo autocollant est fixé page 170 pour signaler l’endroit où nous nous étions arrêté·e·s : « Une magie ‘noire’ et ‘blanche’ à la fois ». Je commence à leur lire le texte. « Dans de nombreux endroits du monde, la magie (et la sorcellerie) sont considérées comme des fonctions essentiellement féminines […] celle qui sème la mort et la maladie est aussi celle qui donne la vie et la santé. La séparation entre le bien et le mal, la magie et la sorcellerie, n’est pas toujours aussi nette qu’elle devrait l’être ». C’est la lecture de ce passage qui m’oblige ainsi, dès la première minute, à marquer une pause pour leur parler de Saint Omer. La sorcellerie est invoquée comme raison de son acte par Fabienne Kabou : « Quelque chose s’est réalisé à mon insu[55] [55] Julie Brafman, « Je la pose sur la plage et devant son silence, je m’enfuis », Libération, 21 juin 2016. », « J’ai parlé de sorcellerie et je ne plaisante pas. Quelqu’un de stupide dans un coma éthylique ne fait pas ce que j’ai fait. Or, on dit que je suis intelligente », et par Laurence Coly, personnage inventé par Alice Diop dans son film, magistralement interprétée par Guslagie Malanda. Les paroles de Trinh T. Minh-Ha résonnent ce matin-là, elles répondent directement au film d’Alice Diop, elles l’éclairent. La lecture est ensuite émaillée des souvenirs de ma présence dans la salle de cinéma, d’une forme d’analyse sensible qui naît dans mon cerveau et se poursuit à travers le déchiffrage de ces quelques pages lues à voix haute pour une trentaine d’étudiant·e·s. Se sont ainsi entrecoupés, dans l’espace de l’amphithéâtre Y, les travaux des deux réalisatrices qui ont davantage en commun que simplement cette intersection temporelle.
Trinh T. Minh-Ha s’intéresse aux mensonges familiaux, au pouvoir de la fiction qui contamine incessamment le réel et inversement : « Lorsqu’elle compose avec ‘l’imagination’ et ‘les faits’, cette dernière sait quand elle doit dire ‘le blanc est blanc’ et quand elle doit dire ‘le blanc est noir’ en faisant référence à la même chose, et sa fille sait aussi quand mettre les points sur les ‘i’ et quand s’en abstenir. Son écriture, qui n’est ni fiction ni non-fiction, invite constamment le lecteur, la lectrice, à dériver naturellement du domaine de l’imaginaire vers le domaine de l’actualité, ou à les investir tous les deux sans tracer une ligne de séparation nette, mais sans pour autant perdre de vue leur différenciation[66] [66] Trinh T. Minh-Ha, Femme, indigène, autre, B42, 2022. ».
Je crois m’être également arrêtée sur cette citation pour reprendre le fil de Saint Omer. Dans son entretien vidéo avec Lucie Garçon, Alice Diop explique : « J’ai essentiellement avant Saint Omer tourné des documentaires, mais s’il y a une chose que je peux dire et dont j’ai toujours eu la conviction c’est qu’il n’y a pas de différence pour moi entre une fiction et un documentaire. Mes documentaires sont énormément écrits, sont très travaillés, sont très mis en scène. Et au fond Saint Omer est un film qui est nourri par la documentariste que je suis et nourri par le réel, à plusieurs niveaux. La plupart des dialogues au tribunal sont issus des minutes du vrai procès et sont quasi littéralement les propos tenus par l’accusée dans ses échanges… ».
Cette importance donnée à la porosité entre documentaire et fiction est au cœur de l’œuvre cinématographique des deux réalisatrices. Il y aurait une lecture parallèle à déployer des films Reassemblage (1983) de Trinh T. Minh-Ha et Les Sénégalaises et la Sénégauloise (2007) d’Alice Diop. Je dis « il y aurait » parce que je ne vais pas le faire maintenant. C’est une intuition, c’est-à-dire que c’est déjà une certitude. Dans les toutes premières minutes de Reassemblage, son premier film, tourné au Sénégal, Trinh T. Minh-Ha prévient : « I do not intend to speak about/Just speak near by » (Je n’ai pas l’intention de parler de. Juste de parler tout près de). Trinh T. Minh-Ha critique la posture de l’anthropologue qui vient poser son regard faussement neutre et surplombant sur les sociétés qu’iel étudie. Dans le cadre de ses études, dans un cours donné par l’historienne Hélène d’Almeida-Topor, Alice Diop a visionné le documentaire de l’anthropologue Eliane de Latour, Contes et comptes de la cour (1993) qui s’est avéré crucial dans sa pratique. Pour Eliane de Latour, « la position de l’anthropologue qui filme sur le terrain n’est pas la même que celui qui cherche des données, des informations, des observations qui iront dans un travail scientifique[77] [77] Interview d’Eliane de Latour dans « Ouvert la nuit » le 22 novembre 2011 sur France Inter, diffusée dans « Affaires culturelles », France Culture, émission du 23 novembre 2022. ».
Parler tout près de, c’est, me semble-t-il, exactement ainsi qu’Alice Diop a abordé l’histoire de Fabienne Kabou en la faisant légèrement dévier de son axe avec la création du personnage de Laurence Coly qui simultanément existe et n’existe pas. La caméra d’Alice Diop, tout au long du film, se rapproche avec prudence et délicatesse de son sujet, Fabienne Kabou, de son personnage, Laurence Coly, et de son actrice, Guslagie Malanda, pour « épaissir sans cesse la superficialité d’un premier regard paresseux[88] [88] Ibid. Libération. ». Elle se retrouve ainsi au plus près, tout près de Laurence Coly qui lorsqu’elle nous fixe du regard et esquisse un sourire[99] [99] Guslagie Malanda m’a confié au téléphone que ce sourire l’avait d’abord mise mal à l’aise, qu’elle l’avait trouvé morbide, refusant de tourner la scène puis se laissant convaincre après avoir discuté à part avec la réalisatrice qui l’a finalement convaincue de la tourner. (Entretien téléphonique du 24 novembre 2022). , ne nous l’adresse pas vraiment mais le décoche plutôt à Rama (Kayije Kagame), écrivaine noire venue suivre les minutes du procès pour l’écriture de son prochain livre, une réécriture contemporaine du mythe de Médée.
Marie N’Diaye, qui a contribué à l’écriture du scénario avec Alice Diop et Amrita David, a publié en 2021 La Vengeance m’appartient qui s’inspire de cette même affaire. Elle n’aurait jamais écrit ce livre sans la proposition d’Alice Diop. La rencontre de la réalisatrice avec l’écrivaine commence en librairie, avec la lecture de Rosie Carpe, acheté à Fontenay-sous-Bois, alors que cette dernière est âgée de 18 ans ; elle a depuis souvent répété dit-elle : « J’aimerais être cinéaste comme Marie N’Diaye est écrivaine[1010] [1010] Ibid. L’Obs. ». C’est donc tout naturellement qu’elle la contacte par mail pour lui proposer de collaborer à l’écriture du scénario. On entend dans la formation même de l’équipe du film une éthique et une puissance collaborative forte. « Ni Alice ni moi n’avions jamais écrit de scénario, relève Amrita David. Nous avons procédé comme en salle de montage, en plongeant dans cette matière, en l’élaguant, l’organisant ; et la fiction est arrivée. Car il fallait le truchement de la fiction pour évoquer ces événements passés et élargir le propos du film à la question de la maternité[1111] [1111] François Ekchajzer, « Alice Diop : “Le premier jour du tournage de ‘Saint Omer’, j’ai été prise de panique” » , Télérama, 23 novembre 2022. ».
Alice Diop a refusé d’entretenir une relation de trop grande proximité avec la mère de Fabienne Kabou, ou d’aller rencontrer cette dernière en prison. De la même manière, son actrice, Guslagie Malanda qui avait commencé à faire des recherches sur internet a très rapidement arrêté, submergée par la peur que lui inspirait Fabienne Kabou, elle n’avait pas davantage envie de la rencontrer[1212] [1212] Entretien téléphonique avec Guslagie Malanda, 24 novembre 2022. . Ou plutôt, elle a préféré la rencontrer autrement, l’a effectivement rencontrée mais à travers ses mots : « Ses mots sont les miens[1313] [1313] Ibid. ». Au visionnage du film, l’avocate de Fabienne Kabou s’est exclamée : « Vous ne l’avez jamais rencontrée mais vous êtes elle[1414] [1414] Ibid. ». Je comprends ces gestes de retrait face à Fabienne Kabou comme des moyens de préserver la fiction dans la distance qu’elle prend avec le réel, ou comme l’exprime Guslagie Malanda de « se laisser envelopper par la fiction[1515] [1515] Ibid. ».
Alice Diop applique le même soin à son héroïne de fiction qu’à son actrice : « J’ai senti dans cette histoire que quelque chose pouvait entrer en résonance avec le vécu de Guslagie. Je pense avoir vu juste et c’est avec ça qu’elle a joué. Elle était comme possédée. Mon seul apport : lui offrir un cadre bienveillant pour l’accompagner dans ses propres souterrains. » Ainsi que le formule Guslagie Malanda : « Elle a tout pris de moi sans rien casser[1616] [1616] Ibid. ». Alice Diop n’a pas imposé de nombreuses répétitions à ses actrices, n’a pas non plus vraiment fait preuve d’autorité, si ce n’est d’une « autorité bienveillante », elle même chavirée et bouleversée par l’expérience du film. Sa fragilité était lisible au même titre que celle des actrices placées en première ligne.
L’interprétation de Guslagie Malanda préserve tout le mystère du personnage, sa parole est claire et lucide, articulée et froide, mais elle véhicule pourtant l’incompréhension de son personnage quant à la raison qui l’a poussée à tuer son enfant. La profusion de paroles prononcées par l’accusée depuis son box (vitré pour Fabienne Kabou et ouvert pour Laurence Coly) ne clarifie pas son geste mais véhicule, au contraire, davantage d’opacité : « Elle s’est inventé une thèse sur Wittgenstein, qui professait : ‘Ce dont on ne peut parler, il faut le taire.’ Ça prouve qu’elle a une forme de lucidité sur son geste[1717] [1717] Ibid. L’Obs. » précise Alice Diop.
J’achève la lecture du livre de Trinh T. Minh-Ha qui se referme sur ces presque derniers mots : « Elle ne savait pas exactement quand elle pourrait conjuguer son action avec le destin (elle est aussi le destin) mais elle a planifié, elle a attendu que le moment se présente, de sorte que ce qui est apparu comme accident avait en réalité été minutieusement mûri. Son sens de l’histoire excède les limites du temps et de la vérité patriarcale. Il excède la notion d’une histoire comme un produit fini (‘juste une histoire’) —une histoire bien ficelée qui s’achève sur une fin normative et ‘laisse l’esprit en paix’ ». Le cinéma d’Alice Diop et en particulier Saint Omer ne laisse pas l’esprit en paix, il inquiète le réel, raison pour laquelle des réactionnaires et autres anti-féministes se plaisent à le détester, une critique de cinéma se laissant aller à avouer s’y être ennuyée à mourir comme à la messe.
Aucune liturgie pourtant, aucun missel, aucun sermon, aucune absolution ni bénédiction finale. Nous sommes rejeté·e·s à l’extérieur de la salle (d’audience, de cinéma) sans réponse, mais avec davantage de questions. L’histoire n’est pas terminée, elle recommence. Les cellules chimériques du film se pressent là où il nous a simultanément blessé·e·s et ouvert·e·s à l’intranquilité de la réparation.
Kayije Kagame dans le rôle de Rama
Saint Omer d’Alice Diop (2022)
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Remerciements à Guslagie Malanda pour sa disponibilité.