Tout le monde déteste la technopolice

Rendez-vous à Marseille

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le 21 septembre 2022
Pour trois jours, Marseille se transforme en capitale de la lutte cinématographique contre la Technopolice et Débordements a la joie d’être partenaire de la première édition de ce festival. « Technopolice », sous ce mot-valise un brin cyberpunk se cache un collectif émané de la Quadrature du Net, célèbre association de lutte pour les libertés numériques. Si la Quadrature défend les droits des citoyen·nes en ligne, les collectifs Technopolice s’occupent quant à eux de politiques numériques échappées d’Internet pour venir truffer les villes de caméras de surveillance, déployer des drones au-dessus des manifestant·es et même, fricoter avec les géants du Web pour épier l’espace public. Souvenez-vous, en avril dernier, un membre du collectif était d’ailleurs venu se joindre à nous lors de notre ciné-club dédié à All Light Everywhere de Theo Anthony, archéologie croisée du cinéma et des dispositifs de surveillance dans l’espace urbain. capture_d_ecran_2021-06-05_124021.png All Light Everywhere sera montré demain en ouverture du Festival Technopolice de Marseille au Vidéodrome 2 et sera suivi d’une discussion avec les membres du collectif Matsuda, auteur du livre Abolir la police paru récemment chez Niet éditions. Le lendemain, vendredi 23 septembre, Félix Tréguer (auteur d’Internet, l’utopie déchue et membre de la Quadrature) programme Machine in Flames d’Andrew Culp et Thomas Dekeyser qui revient sur l’histoire d’un groupe un brin luddiste, le CLODO (Comité pour la Liquidation Ou le Détournement des Ordinateurs), qui s’était donné pour mission, dans les années 1980, de détruire les outils informatiques dont le potentiel liberticide était déjà sensible à l’époque. Le dernier jour, samedi 24 septembre, ce sera le tour d’un programme de courts métrages militants contre la surveillance précédée d’une promenade cartographique dans Marseille, avant le dépôt collectif de la plainte contre la Technopolice marseillaise. Tous les événements du festival se tiendront dans des lieux autogérés de la ville : le Vidéodrome (cours Julien), qu’on ne présente plus, le Dar, centre social autonome de la rue d’Aubagne et la librairie l’Hydre Aux Mille Têtes située sur la Plaine. Des choix particulièrement politiques dans le contexte de privatisation accélérée de la ville qui conduit des géographes de l’Université d’Aix-Marseille à organiser, à quelques des lieux du festival, une exposition poétiquement nommée « Marseille Privatopia » (Bibliothèque de l’Alcazar, du 6 septembre au 15 octobre)… Rendez-vous à Marseille, donc, pour lutter joyeusement contre la technopolice et le capitalisme immobilier !

Pour l’occasion, Débordements a préparé un petit zine pour l’infokiosque du festival. Mais pour celleux qui ne pourront pas être à Marseille ce week-end, le voici avec un petit tuto pliage.
zinefp2.pdf folding.png

Documents joints

Programme du festival : https://technopolice.fr/festival/

Image : All Light Everywhere, Theo Anthony, 2020